Coup de gueule#17
#transitionécologique

Une brigade qui n'a de vert que le nom

Une police verte !

De nombreuses villes, telles que Dijon, Périgueux ou Vichy ont décidé de participer à la transition écologique à coups d’amendes sur les incivilités ! Pour cela, elles ont créé des “brigades vertes” en embauchant des agents assermentés, voire des ASVP (Agent de Surveillance de la Voie Publique). Pour les contacter, rien de plus simple, il suffit d’appeler la police municipale… Romans semble s’engager dans la même direction, puisque 5 agents ont été recrutés afin de lutter contre la saleté des rues. Sur les fiches de postes disponibles sur le site de la mairie, les principales missions de ces agents sont de constater et verbaliser les infractions relatives aux dépôts d’immondices ainsi que de surveiller la voie publique et d’informer l’autorité territoriale. Plus accessoirement, il est prévu que ces agents participent à des actions de sensibilisation et informent les citoyen·nes sur les bonnes pratiques.

D’autres communes ont une toute autre ambition pour ces brigades vertes, c’est notamment le cas de Laval (Mayenne) où ce seront des jeunes de 14 à 20 ans volontaires qui sensibiliseront la population sur le zéro déchet et le gaspillage alimentaire dès cet été. À Ambérieux-en-Bugey (Ain) une brigade verte existe depuis 1993, organisée sous forme d’association promouvant l’insertion à travers des chantiers environnementaux.

Plus d'éducation pour diminuer les incivilités !

L’article de Romans-mag mentionne « un gros travail de prévention avec explication de la réglementation ». Il est vrai que l’éducation à la citoyenneté semble être la tâche primordiale de la brigade verte. Ces incivilités sont vraisemblablement liées à un manque de sentiment d’appartenance à la cité et de responsabilité pour le cadre de vie ainsi qu’à une méconnaissance des problèmes environnementaux. Comment la municipalité de Romans s’y prend-elle pour renforcer la participation des citoyen·nes aux décisions qui portent sur notre environnement ? La surveillance et la verbalisation n’auront qu’une action limitée car les effectifs de la brigade ne permettront de sanctionner qu’une très faible minorité de dépôts de déchets. Il faut donc agir en amont sur les causes, en impliquant les Romanais·es dans cette lutte contre les incivilités. L’éducation, l’information et la sensibilisation avec des journées d’action sont les clés de la réussite. Si l’on peut saluer l’organisation citoyenne d’un ” World Clean Up Day ”, dans plus de 2 000 villes, il nous paraît plus pertinent que la ville de Romans encourage la réduction des déchets à la source (zéro déchet, compost, tri sélectif). 

Une autre politique pour favoriser la transition écologique

La constitution d’une brigade dite verte laisse à penser que la municipalité de Romans s’engage dans la transition écologique, mais nous sommes très loin du compte. 

Pour améliorer la propreté de la ville, peuvent être organisés des journées de collecte de déchets dans la nature environnante, avec la participation des scolaires, et aussi dans chaque quartier, un week-end propreté avec ramassage de déchets, tables rondes et repas festif pour conclure. Mais ce n’est qu’une toute petite partie de ce que peut faire une ville pour la transition écologique et notamment pour la lutte contre le dérèglement climatique. 

La ville pourrait investir dans l’isolation thermique des bâtiments publics plutôt que les façades, pourrait planter un arbre par habitant·e, à l’instar de Bourg-de-Péage qui devrait planter 10 000 arbres quand la ville de Romans prévoit d’en implanter à peine 200… Ou encore mettre à disposition des composteurs dans chaque quartier, développer des aménagements en faveur des déplacements sécurisés des piétons et des cyclistes, promouvoir l’extinction nocturne des commerces, des équipements publics et de l’éclairage public, limiter l’étalement urbain, réhabiliter les bâtiments vétustes, les friches industrielles, promouvoir une ceinture verte maraîchère. Certaines de ces propositions sont, de plus, pourvoyeuses d’emplois et propices à intégrer les populations qui en sont éloignées. Il faut aussi redéployer et financer les structures d’éducation populaire afin que chaque citoyen·ne devienne un·e acteur·trice de cette transition.

Il y a un long parcours pour que Romans devienne une « ville durable ». Les mesures prises par cette municipalité sont purement cosmétiques et ne nous font pas avancer dans cette transition nécessaire.


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