Coup d’œil en arrière #10
#transitiondémocratique
2023 - Prendre soin
Le droit à la retraite, les services publics continuent d’être démantelés et pour aseptiser le centre de Romans et y enlever tout marqueur de gauche, la Mairie invente une histoire abracadabrante – auxquels certain·es croient – pour fermer la Maison des Syndicats.
Thierry Giraud, secrétaire général de la CGT des Hôpitaux Drôme Nord, entre dans le vif du sujet des urgences à Romans : “Configurées pour 70 passages par jour, on en est à 130 ou 140 ! Le niveau de service minimum pendant les grèves est le même que celui vécu au quotidien !” Interrogé sur les efforts faits par la municipalité, Thierry nuance : “les maisons de santé ouvertes n’ajoutent pas une offre supplémentaire mais regroupent des médecins qui étaient dans le coin, et sont rapidement saturées. Les médecins de ville n’ont plus de contraintes de garde, donc le besoin se reporte sur les urgences.” La Ville peut-elle vraiment quelque chose à cette politique pilotée par l’État ? “Madame la Maire est aussi présidente du Conseil de Surveillance, donc elle a des leviers pour agir. Comme demander au directeur de mettre le renfort sur les urgences. Les marges de manœuvre sont étroites certes, mais elles ne sont même pas investies.”
Pourtant la lutte paye. “En 2023, on a demandé des renforts aux urgences. On a interpellé le directeur de l’ARS dans une de ses visites et on a fini par recevoir les renforts demandés ! C’était un très beau mouvement, pluridisciplinaire, même les médecins étaient solidaires des actions !”.
Ailleurs, c’est l’urgence climatique qui mobilise. C. a participé à la création d’un comité local des Soulèvements de la Terre, lorsque, au printemps 2023, Gérald Darmanin* a engagé une procédure pour dissoudre ce mouvement. “La lutte qui est importante pour moi est celle pour l’Eau, nous dit-elle. C’est une réalité indiscutable : nous manquons déjà d’eau et cela va s’accentuer. Alors je suis totalement révoltée que l’on remplisse sa piscine privée sans état d’âme chaque été, que l’irrigation des grandes cultures assèche nos cours d’eau de manière systématique ou encore que des écoles de Romans soient encore équipées d’un système de vanne unique pour desservir 25 robinets dans les sanitaires collectifs !”. Inarrêtable, C. dessine son idéal, au-delà de l’eau et du climat : “j’aimerais que Romans devienne une ville de démocratie participative, que la Nature y reprenne ses droits, que la mobilité douce y soit valorisée et soutenue, que ce soit une VRAIE « amie des enfants » !” Bref, une ville à aimer et habiter avec fierté !
Article extrait du journal les 400 Coups n°10 | Hiver 2024
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