Coupdeprojecteur#26
#transitionécologique

En route vers une meilleure alimentation #1

Du bio près de chez vous

Certain·es claironnent : « Le bio, ça coûte cher ! » Est-ce toujours vrai ? En observant les prix pratiqués par les hypermarchés, on peut constater de grands écarts. En juillet, dans une grande surface romanaise, le kilo d’abricots était à 4,90 € tandis qu’au rayon bio, on trouvait une barquette, sous plastique, de 500 grammes pour le même prix ! Mais qu’est-ce que le bio proposé par les grandes surfaces ? Il s’agit souvent de fruits et légumes originaires du Maroc, d’Andalousie ou de Sicile, cultivés par une main-d’œuvre sous-payée, emballés sous film plastique, dépourvus de goût et acheminés par de gros camions. Comment, dans ces conditions, nous faire aimer le bio ?

Dans les magasins spécialisés (Biocoop, La Vie Claire) on trouve quelques produits frais et locaux, mais les prix sont généralement supérieurs à ceux des productions conventionnelles. Il existe pourtant une solution pour consommer bio sans dépenser plus : les circuits courts. En évitant les intermédiaires, les transports internationaux et les grossistes, les magasins spécialisés, les AMAP, les coopératives de consommateur·rices et/ou de producteur·rices ou encore les marchés, offrent leurs productions de fruits, légumes, viande et épicerie à des prix similaires à la grande distribution.

Les circuits courts, l’alternative aux grandes surfaces

Pendant les périodes de confinement, les circuits courts ont fait le plein. Hélas, le retour à la vie normale a été marqué par un retour vers les grandes surfaces avec un contre-coup pour des commerces comme Collines-Bio à Bourg-de-Péage ou la boulangerie Poids et Farines à Romans. La branche nord-drôme (Crépol) de Locavor cesse même son activité par manque de participation. Les consommateur·rices délaissent les petites enseignes et les producteur·rices locaux·ales ne font plus recette. C’est d’autant plus décevant, que ces paysan·nes ne ménagent pas leurs efforts et sont exposé·es de plein fouet aux aléas météorologiques : gel tardif, grêle, sécheresse…

Le confinement aurait dû faire comprendre l’importance de l’autosuffisance alimentaire, de privilégier les circuits courts et ainsi de réduire notre empreinte carbone par la réduction des transports. Consommer bio et local, c’est l’assurance de manger des produits de qualité et de saison. Chaque année, des producteur·rices ouvrent leurs portes comme par exemple la ferme du Grand Laval à Montélier. L’occasion de juger sur place de leurs efforts pour satisfaire une clientèle exigeante d’un côté et de participer à la transition écologique de l’autre.

Des exploitations à taille humaine et respectueuse de la biodiversité

En septembre, lors des dernières portes ouvertes, la visite de la ferme du Grand Laval apportait des réponses éclairantes à cette question. Cette exploitation s’efforce d’accueillir une riche biodiversité en plantant des haies et une grande variété de fruits et légumes tout en développant un élevage de moutons et un poulailler. L’objectif étant l’équilibre entre le vivant et la terre, en favorisant l’installation d’une faune sauvage, mammifères, oiseaux et insectes. Les exploitant·es affirment la volonté de rester à dimension humaine, de fonctionner en GAEC (Groupe Agricole d’Exploitation en Commun) et de diversifier leurs productions. Les consommateur·rices peuvent donc compter sur une alimentation de qualité, de saison, de proximité,  dont  ils·elles connaissent l’origine et établir des liens avec les producteur·rices. Lors de la visite, le philosophe et maître de conférence Baptiste Morizoot, était venu apporter son soutien à la démarche des agriculteur·rices et rappelait l’importance des liens entre l’homme et le vivant. Preuve de l’intérêt des consommateur·rices pour cette agriculture écologique, près d’une centaine de personnes étaient présentes.

Des perspectives d’avenir

Si ces exploitations bio sont encore minoritaires sur notre territoire, on peut rêver de voir un jour se constituer une régie agricole comme à Mouans-Sartoux (06), commune de près de 10 000 habitant·es, mais aussi dans des villes plus grandes telle que Vannes (56) qui compte plus de  50 000 habitant·es. À Rennes, la ville tente de développer son autosuffisance alimentaire. De plus, là où l’agriculture industrielle réduit ses effectifs avec toujours plus de mécanisation, l’agriculture biologique, à l’inverse, crée des emplois. 

Autres alternatives aux productions de l’agriculture conventionnelle et industrielle, la création de jardins ouvriers, de jardins partagés et pour tous ceux qui ont la chance de disposer d’un jardin, la création d’un coin de potager !


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