Coup de gueule#25
#transitiondémocratique, #justicesociale
Macron-Thoraval : le même logiciel obsolète
Emmanuel Macron mène une politique néolibérale autoritaire. Le néolibéralisme est un dogme qui consiste à croire que la “main invisible du marché” permet d’atteindre un optimum pour l’intérêt général en éliminant tout frein aux intérêts particuliers. Les réglementations, et plus généralement toute intervention de l’État ou de corps intermédiaires, sont considérées comme néfastes car entravant le fonctionnement du marché. Aucune étude sérieuse n’a jamais confirmé cette croyance.
Saints Patrons
La libre entreprise et donc les patron·nes sont les acteur·rices essentiel·les de la machine néo-libérale, les entrepreneur·euses milliardaires tels que Jeff Bezos ou Elon Musk sont des stars, objets d’un véritable culte.
En France, les gouvernements Macron successifs ont réduit les taxes et impôts payés par les entreprises et leurs propriétaires (fumeuse théorie du ruissellement) et fait régresser significativement le droit du travail, frein insupportable à la libre entreprise. Seule entorse au dogme qui exclut les interventions étatiques : les subventions aux entreprises sans contrepartie (exemple du CICE), dont l’essentiel va dans la poche des actionnaires.
À Romans, Madame la Maire subventionne généreusement tout projet entrepreneurial, soit sous forme d’aide, soit en cédant, à des prix très inférieurs à ceux du marché, des terrains de la ville.
Mort aux syndicats et aux associations
Les gouvernements Macron n’ont eu de cesse de court-circuiter et discréditer les syndicats, le ministre de l’Éducation Nationale, Jean-Michel Blanquer, s’en est fait une spécialité. Ces gouvernements cherchent aussi à faire disparaître la gestion paritaire des organismes tels que la Sécurité Sociale. La gestion paritaire est assurée à égalité par les représentant·es des employeur·euses et ceux des salarié·es. Mais les lois successives réduisent le champ d’intervention de la gestion paritaire, ainsi le budget de la Sécurité Sociale est voté par le parlement, les modalités de l’assurance chômage sont modifiées sans accord des syndicats. Le projet de “Grande Sécu” vise à intégrer une partie des prestations mutualistes dans le périmètre d’une Sécu étatisée dans l’espoir d’éliminer les mutuelles au profit d’acteurs privés qui proposeront des couvertures complémentaires inaccesibles aux citoyen·nes les plus démuni·es.
Sur le plan local, les associations à vocation sociale et d’éducation populaire sont des corps intermédiaires entre les communautés territoriales (dont la ville), les financeur·euses tels que la CAF et les citoyen·nes. Madame la Maire réduit les subventions à ces associations, a réussi à éliminer l’équipe d’éducateur·rices de rue de la Sauvegarde et va, vraisemblablement, faire disparaître la MJC Robert Martin. Le cas de la Sauvegarde est édifiant, la municipalité prétend que des fonctionnaires municipaux seront plus efficaces que les éducateur·rices d’une association (voir notre article dans le numéro 4).
La peur instrumentalisée
Pour faire tenir les pauvres “tranquilles” (rappelons que pour un néolibéral, un pauvre est entièrement responsable de sa pauvreté), la peur est un outil énormément utilisé aussi bien au niveau national que local. Les violences policières non condamnées dans leur immense majorité ont largement contribué à mater la révolte des gilets jaunes qui ont été dissuadés de manifester. La peur du Covid, amplifiée par des références guerrières, paralyse toute velléité de contestation.
La municipalité de Romans sait aussi jouer sur la peur. Ainsi, la réduction des subventions aux associations à vocation sociale muselle leurs conseils d’administration. En effet, ceux-ci ne se risquent pas à déplaire à Madame la Maire pour conserver les subventions vitales pour leur association. La municipalité romanaise cherche aussi à faire peur aux délinquant·es et autres auteur·rices d’incivilité en augmentant les effectifs de la police municipale et en créant une brigade verte. Mais cette approche uniquement répressive n’est pas couronnée de succès, il y a toujours autant de voitures brûlées et de tirs de mortiers d’artifice.
Droit dans le mur
L’impact de l’application du dogme néolibéral depuis 40 ans dans une grande partie des pays occidentaux est terrifiant : le climat se dérègle, la biodiversité se réduit, les inégalités se creusent, les conflits se multiplient…
En guise de conclusion, Monsieur Macron et Madame la Maire de Romans sont doté·es du même logiciel néolibéral, totalement obsolète (plus de 50 ans d’âge) qui nous conduit droit dans le mur. Seule une prise de conscience, favorisée par l’éducation populaire, d’une partie significative des citoyen·nes permettra de stopper cette trajectoire mortifère.
1 commentaire
E.C.D.C. · 24 juillet 2022 à 9 h 30 min
Bravo très claire démonstration ! On pourrait ajouter que pour les néo-libéraux, rien de mieux que la privatisation ! On encourage donc les écoles privées et les cliniques privées et le spectacle indépendant en réduisant chaque année les subventions aux services publics.
ECDC