Coup de pédale#4
#transitionécologique
Deux cyclistes renversées en un mois, à quand le·a prochain·e ?
La mobilité scolaire constitue à juste titre une véritable préoccupation dans les communes, les Romanais·es n’y coupent pas. Les abords des écoles sont pris d’assaut par des parents cherchant un emplacement, au plus près, pour déposer ou récupérer leur(s) enfant(s). Cela génère de l’insécurité, du stress et de l’agressivité, loin des vertus du « vivre ensemble », sans parler des noms d’oiseaux proférés, mêlés aux gaz d’échappement ! Drôle d’exemple de pédagogie immersive… Les abords des écoles sont trop rarement ces lieux de convivialité et de rencontres auxquels ils devraient normalement prétendre.
Selon le parti pris des décideur·euses politiques, deux cercles opposés peuvent s’imposer : le cercle vicieux dans lequel les parents déposent leur(s) enfant(s) en voiture, accroissant le trafic, rendant ainsi les accès à l’école moins sûrs pour les piétons et les cyclistes. Ou, le cercle vertueux qui s’amorce par un environnement plus calme, délesté du trafic automobile. Ce contexte serein incite naturellement les parents et les enfants à se déplacer de plus en plus à pied et à vélo comme dans les “Rues scolaires” en Belgique.
En 2012, 14% des écolier·ères européen·nes se rendaient à l’école à pied ou à vélo, contre 82% en 1982 ; ainsi, les jeunes ne font plus assez d’exercice. Pourquoi, en 2022, faut-il encore batailler avec les élu·es sur ce sujet de société et de santé publique ? Des solutions émergent : des associations et des enseignant·es œuvrent déjà avec des initiatives courageuses. Leurs efforts sont malheureusement peu relayés, faute d’élu·es motivé·es pour défendre des budgets ambitieux pour le vélo.
Continuons cependant à sensibiliser la jeunesse et créons une génération autonome et volontaire d’homo pedalus. Actons le besoin vital d’inscrire l’apprentissage du vélo dans les notions élémentaires. C’est cette génération qui fera la légitime requête pour que l’urbanisme fasse une place de choix aux déplacements doux et qui inculquera ce mode de déplacement à ses propres enfants à défaut de convertir ses vieux parents. Quel·le décideur·euse refuserait de faire la part belle à un moyen de transport efficace, silencieux, écologiquement, économiquement vertueux et qui galbe aussi harmonieusement les mollets ? Bref, faire du vélo un réflexe naturel. En selle, les enfants, en selle !
Des aménagements seraient-ils possibles ?
Selon toute vraisemblance, oui. Afin d’aider la Ville à trouver des solutions et à mettre rapidement en place des aménagements en faveur des cyclistes, l’association À Pinces et À Vélos a recensé pas moins de 16 points dans un document : “Améliorons la pratique du vélo à Romans”. Pour cela, des militant·es de l’association ont dû faire le travail d’un·e élu·e (mais que fait l’adjoint délégué à la voirie ?), il·elles ont quadrillé l’ensemble de la commune pour mettre en évidence les zones les plus dangereuses et/ou incohérentes pour les cyclistes. Le tout étayé par des photographies et des propositions. Les différents points concernent le stationnement, la signalisation routière ou encore l’amélioration des bandes et pistes cyclables existantes et le fait d’en implanter de nouvelles. Les deux sites où ont eu lieu les accidents avaient été pointés par l’association et présentés à la mairie le 27 mai 20214.
Une réponse a été apportée par la mairie à l’ensemble des points évoqués : des aménagements devraient être effectués un jour, comme l’implantation d’arceaux tubulaires, la mise en place d’une zone 30 sur le Pont Vieux ainsi qu’un marquage au sol. Bref, affaire à suivre.
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