Coup de gueule#26
#transitionécologique

Greenwashing : trucs et astuces pour se donner bonne conscience

Commençons par le B-A BA : le greenwashing (ou éco-blanchiment) est l’orientation d’une communication et d’actions marketing d’une entreprise, ou d’une collectivité, orientées abusivement vers un positionnement écologique. Voici ci-dessous quelques exemples concrets…

De vagues promesses de végétalisation

Annoncez vouloir végétaliser la ville lors de votre campagne municipale, puis, une fois élu·e, organisez des élagages musclés, comme sur les ronds-points Faubourg de Clérieux ou Deval. Sur ce dernier, une dizaine d’arbres en bonne santé ont été abattus pour laisser la place à un carrefour à feu tricolore. Pourquoi s’adapter à la végétation existante quant on peut raser et remplacer, un jour, des arbres par des arbrisseaux qui ne seront adultes que dans plusieurs dizaines d’années ? 

Si certain·es agissent, muselez-les ! Souvenez-vous, au printemps 2021 quand des commerçant·es avaient eu l’audace d’installer quelques jardinières ou des pots de fleurs, sur les trottoirs tout neufs de la place Jean Jaurès. Il·elles avait rapidement été rappelé·es à l’ordre car : “la diversité et la multiplication de ces mobiliers et éléments décoratifs nuis[ai]ent à la lisibilité et à la fluidité du cheminement piéton et en rédui[sai]t la praticité des trottoirs.” Les contrevenant·es avaient donc été contraint·es d’ôter les pots de fleurs, alors qu’il·elles ne faisaient qu’apporter un peu de fraîcheur aux abords de leurs commerces, dans l’immense îlot de chaleur de la place Jean Jaurès. Et oui, “oublier” d’incorporer des arbres dans un projet de réfection de cette envergure, c’était osé, mais Romans l’a fait !

Un manque d’informations sur les nouveaux projets

 Vous pouvez également lancer un projet d’une autre décennie : un parking souterrain ! Idéal pour augmenter la circulation en ville, puisqu’il y aura davantage de places de stationnement, mais également les émissions de gaz à effet de serre ! Avec un peu de chance, il y aura même une hausse de la pollution atmosphérique : les piéton·nes et les cyclistes pourront se remplir les poumons de particules fines ! En plus, ce genre de travaux est extrêmement gourmand en ressources naturelles limitées et polluantes, c’est exactement ce dont les habitant·es ont besoin !

Évidemment, vous annoncerez que des espaces verts seront aménagés au-dessus,  et bien sûr que cela vous fend le cœur de devoir à nouveau abattre des arbres. Vous annoncerez en replanter à l’occasion, cela rassurera les sceptiques et les récalcitrant·es, mais planterez de préférence des arbustes car les arbres auront des difficultés à s’épanouir sans possibilité d’enracinement profond. Il est néanmoins essentiel de rappeler régulièrement que vous en plantez et surtout le prix que cela coûte, 500 euros par arbre, sans mentionner le nombre exact de sujets abattus : c’est une des clés pour réussir, le flou.

Verdir son image : une police verte et des pistes cyclables

Ce choix astucieux a permis à la Ville de Romans d’embaucher cinq ASVP (Agents de Surveillance de la Voie Publique) supplémentaires, mais ceux-ci ont en plus quelques notions environnementales et un écusson vert ! C’est bien le minimum pour établir des verbalisations comme le dépôt de déchets (déjections canines, mégots, masques, épaves). N’oubliez pas que ce qui vous anime en priorité, même lorsque vous parlez d’écologie, c’est l’attractivité : Alexandre Cortot, conseiller municipal délégué à la Brigade Verte, l’illustre parfaitement dans le Romans Mag n°364 : “la propreté est un élément essentiel de l’attractivité d’une ville”.

Enfin, montrez que vous êtes en faveur des modes de déplacements doux. Annoncez haut et fort que vous allez intégrer des pistes cyclables dans tous les nouveaux projets ! Cela vous permettra de briller pour cet engagement écologique… imposé par la législation en vigueur. Ça fonctionne aussi pour la fin des contenants en plastique et une part d’alimentation biologique dans les cantines !

Pour des actions d’intérêts publics et environnementales

Vous avez changé d’avis à la lecture des ces faits guère reluisants ? C’est compréhensible : ces pauvres touches de greenwashing ne participent en rien à la lutte contre le réchauffement climatique. Vous trouverez sur le site de l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie) des actions concrètes et utiles, ainsi que des protocoles pour les mettre en place. Sinon, le programme du Collectif pour Romans est toujours disponible en ligne ! 


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