Coup d’œil #12
#justicesociale, #transitionécologique

Couches lavables : zoom sur un projet avorté

Un projet économiquement viable, non délocalisable, qui associe particuliers, acteurs économiques, collectivité locale… et portant des solutions solidaires et économiques pour la transition écologique ? C’est possible !

Le 1er janvier 2014, la CAF (Caisse d’Allocations Familiales) imposait aux crèches publiques de fournir les repas et les couches pour soutenir davantage les ménages les plus précaires. Afin de se préparer, le Pays de Romans lançait dès 2012 une expérimentation pour passer aux couches lavables, bien plus économiques et écologiques que les jetables. 

Ce sont ainsi 10 familles qui ont été impliquées. Il s’agissait d’identifier le modèle de couche convenant au plus grand nombre pour équiper ensuite les structures d’accueil et inciter les familles à faire de même chez elles. Une association les accompagnait dans cet apprentissage qui venait bousculer les habitudes.

J. mère de deux enfants âgés de 3 mois et 2 ans à l’époque se souvient : “on était curieux, mais assez démunis, pas très convaincus. C’est un peu la jungle ce sujet et finalement relativement technique. L’accompagnement proposé nous a séduit, ainsi que le fait qu’on s’engageait pour trois mois seulement et que ça pouvait bénéficier à d’autres que nous.” 

Moins cher, plus écologique, meilleur pour la santé !

Finalement, cette famille découvre les vertus de cette solution. En premier l’avantage écologique. Ces couches permettent de réduire drastiquement la production de déchets, soit 1 tonne de déchets produits en moins par enfant. On mesure ainsi mieux les retombées environnementales de cette consommation. Économiquement ensuite, les couches lavables, plus durables, coûtent moins cher que les jetables : de 1500€ pour les couches jetables à 500€ seulement pour des lavables qui seront utilisées pour toute une fratrie. Enfin, les bénéfices sur le plan de la santé des enfants sont à souligner, avec une diminution de l’exposition à des produits chimiques dont les conséquences à long terme sont peu ou mal connues. 

Quel rapport avec la Monnaie ?

Ce projet voyait grand et envisageait de développer un service de ramassage de couches pour les crèches puis pour les particuliers, via à la Régie de Quartier de la Monnaie, structure d’insertion par l’emploi. Les couches auraient été lavées par les Lavandières, une activité de la Régie de Quartier en émergence. Il n’en fut rien, cette structure et ses projets s’effondrant dans le fracas de la mise en place de la nouvelle équipe municipale dès 2014. Ce ne sont alors pas moins de 12 emplois directement concernés qui furent supprimés et plus de 30 à l’échelle de toute la Régie de Quartier. Une perte pour la ville et ses habitant·es, sur tous les plans.


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