Coupdeprojecteur#35
#transitionecologique

Centre-ville de Romans : retour sur un projet enterré

@ Collectif pour Romans | Montage mettant avec le cours Pierre Didier déboisé

“La planète brûle, ne regardons plus ailleurs”* :  si même la liste de la majorité municipale s’en est rendu compte, 30 ans après le premier rapport alarmant du GIEC, c’est que l’heure est grave ! 

Rappelons quelques faits opportunément oubliés. Dès 2012, la précédente municipalité se souciait du réchauffement climatique et avait travaillé sur un projet englobant l’ensemble des boulevards. Au programme : un parking arboré, une grande esplanade face à l’hôtel de Ville pour organiser de grands évènements et un parc ombragé avec des jeux adaptés à tous les âges. Hélas, suite au changement d’équipe municipale en 2014, il fut brutalement abandonné.

8 ans plus tard, la nouvelle majorité a annoncé son propre projet : un parking souterrain sur deux niveaux pour une capacité d’environ 300 places. Rien ne semblait pouvoir arrêter le rouleau compresseur municipal. Pourtant, après un sondage IFOP, demandant notamment le nom de la tête de liste pour laquelle il·elles avaient voté en 2020, la Ville décidait finalement de renoncer

Une partie de l’opposition propose une alternative : mettre en place un parking couvert en ouvrage sur l’emplacement de l’ancien gymnase du lycée Albert Triboulet avec au-dessus un espace aménagé pour profiter de la vue sur le musée et un plateau sportif pour les lycéen·nes. Des avantages plus ou moins réalistes en découleraient : implanter des arbres sur la place Jean-Jaurès (peu probable du fait des réseaux souterrains), garder du stationnement à proximité des boulevards (donc des voitures en hyper centre), maintenir la gestion du stationnement par la municipalité. Cependant, cela ne réduirait pas la place de la voiture en ville et n’inciterait pas pour autant à se tourner vers des modes de déplacements doux. Si cette solution semble être une avancée par rapport au projet précédent, elle est en complet décalage avec l’impérieuse nécessité de répondre aux enjeux climatiques de demain.

Un projet abandonné trop vite

Le projet proposé par l’ancienne équipe municipale ne manquait pas de charme : parking arboré, circulation apaisée, cheminement piéton sécurisé, transports en commun intégrés… Bref un espace public adapté ! Malgré son âpre critique de l’aménagement est-ouest du centre-ville, l’actuelle municipalité a gardé l’idée de l’élargissement du trottoir Nord de la place Jean-Jaurès, sans la double rangée d’arbres initialement prévue.

En ce qui concerne le stationnement, le projet de 2012 prévoyant un parking arboré de 138 places jouxtant le rond-point de l’Europe pourrait être remis sur la table. Il permettrait de réduire la présence de la voiture en ville, de donner la priorité aux riverain·es et aux professionnel·les et d’apporter de la végétation dans une partie de la commune qui en manque cruellement. Les consommateur·rices et les touristes pourraient stationner en périphérie sur des parkings de report. Cependant, limiter les déplacements en voiture ne suffit pas, il est nécessaire de proposer une alternative.

Pour une ville apaisée et vivable

Limiter la place des voitures permettrait aux autres modes de déplacement d’investir l’espace public. Plusieurs pistes sont à explorer, comme la gratuité des transports, qui a été expérimentée avec succès dans d’autres communes(). La plupart des commerces de proximité ayant disparu au profit de grandes surfaces implantées en périphérie, les habitant·es et riverain·es sont obligé·es d‘utiliser leur véhicule. Il serait donc nécessaire de réadapter le réseau (services plus réguliers, bus de plus petite taille, etc.) afin de mieux desservir une partie de la ville, notamment le centre ancien. Enfin, reprendre l’idée de l’intégration du pôle bus dans le cheminement piéton assurerait la sécurité des usager·ères.

Parlons à présent de l’espace public. Toute ville a besoin d’une grande esplanade pour ses grands événements : le marché hebdomadaire, les événements culturels, sportifs ou associatifs. C’était un des axes principaux du projet qui pourrait encore voir le jour. Toujours dans un objectif de piétonnisation, il serait également optimal de piétonniser et végétaliser une rue afin de relier la gare au centre-ville (Félix Faure ou Pierre Sémard par exemple).

Voilà ce à quoi Romans devrait aspirer : de la verdure, des espaces publics, des transports en commun, des bandes cyclables, mais avant tout, de la concertation avec les riverain·es, commerçant·es et usager·ères !


0 commentaire

Laisser un commentaire

Emplacement de l’avatar

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *