Weekend “ Le temps des gens” ou “Comment Saillans nous inspire”.

Ce week-end basé sur l’intercommunalité a permis la rencontre entre deux collectifs déjà en place : le Collectif pour Romans et l’Association Valence En Commun (AVEC). Un membre du village d’Upie était également présent.

Vendredi soir : spectacle & échange

Le week-end a commencé par un spectacle, d’un côté le récit de Tristan qui nous a expliqué comment dans le petit village de Saillans une liste collective a réussi à gagner aux municipales. Ensuite, Philippe nous a tantôt conté, tantôt chanté ses vers politiquements engagés. Après un petit gueuleton partagé nous avons pu échanger sur les outils d’intelligence collective et sur les différentes possibilités de programme pour le jour suivant.

Tristan RECHID racontant l'aventure de la liste participative de Saillans.
Philippe SERANNE entonnant ses chansons engagées.

Samedi : intelligence collective et agglomération

Une réunion participative, kesako?

Pour info, une réunion participative est une réunion libre où chaque personne présente participe tant à la discussion qu’aux prises de décision. 

Le samedi matin, nous nous sommes tous retrouvés à la Maison de Quartier des Ors et nous avons débuté par un temps d’écoute et d’ouverture. En bref, chaque participant.e devait trouver un.e partenaire et expliquer pendant 5 minutes quelle était sa définition de la démocratie et pour quelles raisons il.elle était présent.e à cette journée de formation. L’autre devait écouter, puis expliquer ensuite ce qu’il.elle avait compris pendant 2 minutes, et enfin ce qu’il.elle avait remarqué dans la communication non-verbale pendant 1 minute. Les rôles ont ensuite été inversés.

Ensuite, Tristan nous a présenté le déroulement d’une réunion participative avec différents temps distincts :

Accueil : c’est le premier moment de la réunion où les différents participants sont inclus, par exemple par un temps d’échange comme nous l’avons fait ou un tour météo où chaque personne présente nous dit comment elle se sent. C’est aussi dans ce temps où les règles se définissent : cadre horaire, ordre du jour, cadre relationnel, validation des comptes-rendus.

Émergence : dans cette phase chaque personne présente est amenée à exprimer son point de vue sur le ou les sujets afin de prendre une décision collective. Différents d’outils d’émergence peuvent être utilisés :

Prise de décisions : il existe différentes manières pour prendre une décision : 

  • autocratie : une personne ou un petit groupe décide pour tout le monde ;
  • vote : la décision de la majorité l’emporte, mais une majorité plus ou moins importante est mécontente du résultat, il y a un échec de la convergence, sauf si le vote est fait par jugement majoritaire, les différentes propositions sont classées hiérarchiquement selon chaque individu (voir le choix commun) ;
  • consensus : une ou des propositions sont énoncées et une argumentation a lieu ;
  • consentement : une proposition “martyre”, basée sur une phase d’émergence, est proposée au groupe, elle sera adoptée seulement si personne n’a d’objection ou si celle-ci est levée ;
  • élection sans candidat : à lire plus bas (pour le suspense).  

Conclusion : cette dernière phase permet de faire une synthèse des travaux et des prochaines étapes à mettre en place, ainsi qu’une évaluation de la réunion. Enfin, un dernier tour de restitution où chacun.e peut s’exprimer librement à lieu.

Après la théorie, la pratique !

Nous avons travaillé sur un sujet précis : “Comment permettre la coopération entre les différentes listes participatives aux municipales sur le territoire de la grande agglo et avec quelles chartes (valeur et fonctionnement) ?”

Grâce à l’outil d’émergence “boule de neige” une dizaine d’idées sont sortis de nos cerveaux bouillonnants. Chacun.e a pu décider à l’aide de gommettes sur quel(s) sujet(s) s’impliquer, nous pouvions également mettre un point bleu à côté d’une proposition qui nous semblaient prioritaire, mais sur laquelle nous ne souhaitions pas nous investir. Suite à cela 7 groupes se sont formés sur les plans d’actions suivants : 

  • Recenser et contacter les différentes listes participatives et compatibles ;
  • Définir les compétences de l’agglo dans lesquelles nous pouvons apporter quelque chose qui nous ressemblent / rassemblent (priorités, problématiques, idées majeures) ;
  • Écrire une charte des valeurs sur la base des chartes de chacune des listes ;
  • Écrire une charte de fonctionnement démocratique de l’agglo associant les habitants aux décisions ;
  • Faire une campagne d’informations et de formation des fonctionnements et dysfonctionnements de l’agglo ;
  • Créer un évènement festif, créatif, constructif entre Romans et Valence en vue d’un territoire en commun ;
  • Créer un groupe d’animateurs de réunion.

Élection sans candidat

Nous avons enchaîné sur une élection sans candidat pour choisir le coordinateur de tout ce petit monde. Nous avons d’abord défini ses missions

  • Se mettre en relation avec les référents pour connaître l’avancée des travaux ;
  • Faciliter les liens entre les groupes ;
  • Créer et diffuser un agenda collectif.

Il nous a aussi fallu choisir les qualités attendues de cette personne : disponible, communicante, ouverte d’esprit, fédératrice, organisée, maîtrisant les outils numériques, tenace…Et définir une durée de ce mandat, à savoir jusqu’aux élections municipales, fin mars. 

Une fois cela fait, il nous fallait encore trouver cette perle rare. Nous avons chacun pris un petit papier en inscrivant dessus son nom et celui de la personne qui nous semblait le mieux correspondre, puis le dire à voix haute lors d’un tour de restitution avec une petite justification, histoire de s’envoyer un peu des fleurs et montrer la considération que nous avons les uns pour les autres. 

A l’issu du premier tour, une douzaine de candidats a émergé. Un second tour a eu lieu pour ceux qui souhaitaient changer de poulain. Le nombre s’est réduit à 9 candidats. Nous avons à nouveau fait un tour de parole pour savoir si nous avions des objections pour le candidat ayant reçu le plus de voix, en cas d’objection insurmontable (de la part de l’assemblée ou du candidat), nous passions au candidat suivant. Nous avons ainsi “accouché”, nous pas d’un, ni de deux, mais de trois coordinateurs qui travailleront ensemble !

Lors de ce week-end, de nombreuses idées ont émergé, comme la création d’un schéma municipal expliquant comment fonctionnerait la mairie si le Collectif gagnait les élections. Des liens se sont créés entre les différentes personnes présentes. D’ailleurs si vous voulez en savoir plus ou carrément nous rejoindre vous êtes les bienvenu.e.s, de Valence, de Romans ou d’une des 54 communes que forment notre grande agglo ! 

Courriel de contact pour les coordinateurs : coordinateur.vra.participatif@framalistes.org 


2 commentaires

Georges SORREL · 12 décembre 2019 à 23 h 14 min

Je trouve cette “démocratie participative” intéressante, tant dans l’analyse que dans sa réalisation.
Une question : est-ce une méthode sortie des livres….!?

VIAL · 30 janvier 2020 à 14 h 35 min

La démocratie participative dans sa version actuelle est construite par différents mouvements, des citoyen·nes vers les institutions et inversement. Une part de ces usages alternatifs ou complémentaires à la démocratie représentative sont passés dans la loi (concertations sur certains projets, conseils de quartier dans les villes de plus de 80 000 habitants, Conseil citoyens dans les quartier en politique de la Ville). D’autres sont le fait de la volonté des élu·es locaux ou nationaux (budgets participatifs, conseils de quartier non obligatoires…). Pour autant, ces dynamiques connaissent un nouveau souffle actuellement, dans la lignée des mouvements des places, de Nuit de Debout, des Gilets jaunes. Des listes “participatives” qui remette le·la citoyen·e au centre des processus d’émergence des listes (et non les partis) sont nombreuses aujourd’hui en France et s’inspirent des listes de villes espagnoles comme Barcelone et Valencia.
L’ensemble est très largement documenté et mis en réseau grâce à internet mais de nombreux ouvrages existent aussi qui servent d’outils pour faire et penser, à de nombreux·ses citoyen·nes français·es aujourd’hui. Nous pouvons en citer 2 : Oser, de Christian Proust et le très récent Guide du Municipalisme.

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