Coup d’œil #03
#transitiondémocratique

La commune libre et citoyenne : une utopie réalisable ?

Le municipalisme ou la révolution selon Bookchin

Murray Bookchin, universitaire anarchiste américain de la deuxième partie du 20e siècle,  constate l’impossibilité de lutter contre les excès du capitalisme au niveau des États. En effet, l’influence des lobbies sur les corps législatifs des pays occidentaux est tellement grande qu’aucune réglementation contraignant les multinationales n’est votée sans avoir été vidée de son sens. Par exemple, toutes les propositions significatives de la Convention Citoyenne pour le Climat sont vidées de leur substance dans le récent projet de loi.

Néanmoins, en s’organisant, les citoyen·nes peuvent créer le changement localement. Comment ne pas évoquer la Commune de Paris, qui en quelques semaines avait réinventé la gouvernance de la société, y compris celle des moyens de production ? Bookchin fait le constat que le communisme d’État, les révoltes anarchistes, le réformisme parlementaire ont échoué à créer une société socialement juste et respectueuse de l’environnement. Les transitions écologiques et sociales étant pour lui indissociables, sa solution est le municipalisme libertaire, qui consiste à créer des forces politiques locales en rassemblant des citoyen·nes autour d’enjeux de proximité, de la démocratie directe et de l’écologie. 

Ces forces politiques ont vocation à « gouverner » les quartiers et la commune qui s’affranchissent progressivement des diverses tutelles. L’éducation populaire est la clé pour amener les citoyen·nes à s’exprimer et à s’impliquer dans les assemblées locales.

Ⓒ Collectif pour Romans | Portrait de Murray Bookchin
Des exemples donnant de l’espoir

La plus grande communauté appliquant les principes de Bookchin est le Rojava ou Kurdistan syrien (6 millions d’habitant·es), avec une démocratie citoyenne à l’échelle des quartiers, des communes et du territoire. Ce mode de gouvernance a permis l’intégration de populations d’origines diverses telles que kurde et arabe et une réelle émancipation des femmes alors que la paix y est fragile. Plus près de chez nous, citons l’expérience citoyenne de Barcelone avec deux axes d’action, la gestion collective et participative des équipements publics et le développement de l’économie sociale et solidaire.

Et nous à Romans ?

Les résultats des dernières élections ont montré un certain conservatisme des votant·es qui ont reconduit la maire sortante avec un score confortable mais aussi les prémisses d’une volonté citoyenne pour une gestion municipale différente avec le score encourageant du Collectif Pour Romans  

Aussi, les membres du Collectif s’impliquent dans des actions d’éducation populaire et de défense des transitions écologiques et sociales. En particulier, le Collectif est vigilant sur les impacts écologiques et sociaux des projets de la ville, sur le respect des modalités de concertation et d’information des citoyen·nes et intervient le cas échéant.


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