Coupdeprojecteur#36
#justicesociale, #transitiondémocratique, #transitionecologique
Des labels, des titres et du vent
Le Collectif pour Romans a déjà alerté sur les effets d’annonces de l’équipe municipale. Ces coups de com’, loin de soutenir une politique ambitieuse, sont sans effet véritable sur la Ville et transforment peu à peu Romans en une ville vitrine dopée aux labels.
La fermeture brutale de deux écoles, suivie de quelques mois par la hausse soudaine des tarifs de la restauration scolaire début 2023, a une fois de plus mis en avant la dissonance entre la pratique de terrain et la réalité administrative de notre ville qui se gargarise d’avoir le titre Ville Amie des Enfants depuis 2021.
Autre exemple vide de sens : le dispositif coûteux Voisins vigilants présenté à grand coup de com début 2015 comme une solution au sentiment d’insécurité. Il fut néanmoins rapidement et discrètement abandonné, sans aucune communication… pas même aux habitant·es s’étant proposé·es comme référent·es, qui l’ont appris par hasard plusieurs mois après la suppression ! Les panneaux sont d’ailleurs toujours en place.
Sur le site de la Ville, 9 labels, 5 prix
Romans se définit elle-même comme “ville de labels” : il est intéressant de creuser au-delà de ce que ces médailles et paillettes voudraient faire croire. En ce qui concerne la démarche Ville amie des aînés par exemple, le site de la Ville nous indique que Romans est en réalité “en route vers le label” depuis 2015. La route est bien longue…
Le label Ville active et sportive, quant à lui, repose sur des informations pour le moins étonnantes : la Ville déclare 12 gymnases ! Or, il n’y en a que 5 sur la page internet listant les infrastructures de la ville. Peut-être les salles pour la pétanque et la boule lyonnaise sont-elles comptées ? Le gymnase Boiron fermé et le Gymnase Monnier incendié aussi ? (ça ne fait toujours pas 12…). Idem pour les piscines : 2 sont mentionnées, mais il n’en existe qu’une (avec 2 bassins, certes !). Ainsi Romans, avec ses 3 lauriers (mieux que Valence !), se targue de “proposer une offre émergente et innovante de pratiques sportives, d’actions de citoyenneté, tout en tenant compte des spécificités du territoire”. Alors même que les communautés éducatives du Triboulet se mobilisent sans avoir la moindre réponse concernant un futur équipement pour les lycéen·nes et les collégien·nes. En effet, depuis plusieurs années, leur principale activité sportive est la marche pour accéder aux gymnases ou stades présents sur la commune.
Le comble du ridicule : un prix littéraire décerné à… la Ville ! En effet, l’Unicef a proposé aux écoles de décerner un prix sur une sélection de livres. La mairie a donc simplement fait suivre aux écoles le mail de l’Unicef qui faisait cette suggestion et en a profité pour ajouter le Prix Unicef à sa liste de trophées !
Concernant les autres titres ou labels, c’est aussi sur les organismes délivreurs que des interrogations se posent : conflits d’intérêts (c’est la majorité régionale, dont fait partie notre maire, qui délivre les fleurs aux villes fleuries), légitimé et notoriété discutable et processus de labellisation fragile et sans suivi (Marianne d’Or).…
Des paillettes à la limite de l'indécence
Alors que les parents échangent, mécontents, face à la nouvelle réduction des places en centre de loisirs pour leurs enfants ; alors que les arbres centenaires en bonne santé tombent à Romans ; alors que la ville “essore” chaque semaine un peu plus les milieux associatifs ; alors qu’une ligne de bus est coupée dans la ville et que le vivre-ensemble s’étiole, comment est-ce possible que Romans soit la deuxième Villes et villages où il fait bon vivre sur les 363 de la Drôme ? À quand les goodies (vendus par les inventeurs du label) et le panneau à l’entrée de la ville ? (3840 euros par an, renouvelable juste en payant…)
La majorité municipale n’a pas hésité à se servir d’un autre palmarès sorti d’on ne sait où pour sa vidéo Invest in Romans 2022, en faisant apparaître que Romans est dans “le top 30 des centres-ville[s] les plus dynamiques de France *”. Les commerçant·es apprécieront. Et ne trouveront aucune piste de discussion car l’astérisque qui fait suite à cette affirmation ne renvoie à… rien !
À l’instar de la vidéo des voeux qui fait de Romans une ville fantasmée, disneylandisée, où la végétalisation démesurée est tellement loin du réel qu’elle en paraît outrancière, ces coups de com à base de labels racontent une ville vitrine, où l’absence de transparence prévaut, exacerbant ainsi les fossés entre ses habitant·es et la défiance des citoyen·nes envers la politique.
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