Coupdesang #02
#justicesociale, #transitiondémocratique

Les Rosies, un nouveau mouvement féministe

Le mouvement des Rosies accompagne les cortèges drômois à chaque manifestation depuis début mars. Leurs tubes sont en accès libre avec un kit pour permettre à toutes les femmes de rejoindre les cortèges.

Dés 2019, le mouvement, issu de l’association Attac dénonçait l’impact genré et sexiste de la réforme des retraites. Il défendait les femmes occupant des métiers précaires, pénibles et mal payés. Ces premières de corvées sont aussi celles qui étaient en première ligne lors de la crise du Covid-19, car nécessaires au fonctionnement du pays. Trois ans plus tard, les Rosies ré-investissent les rues et espaces publics pour dénoncer le nouveau projet de réforme des retraites, tout aussi injuste. Avec une tenue reconnaissable et symbolique, elles visent à rendre visibles les femmes dans les mouvements sociaux et dans la société. Le bleu pour le travail, les gants jaunes pour la double journée et la charge mentale de la famille qui incombe le plus souvent aux femmes et un fichu rouge en référence à Rosie la Riveteuse icône d’un féminisme combatif.

De la joie contagieuse !

Les Rosies portent avec force leurs revendications et expriment dans la joie leur colère légitime face aux innombrables injustices et violences exercées contre les femmes, dans le cadre de la réforme des retraites, mais aussi bien au-delà. Cette joie contagieuse participe à la convergence : après plusieurs semaines de manifestations, au lieu de s’essouffler, les cortèges de Rosies s’étoffent et gagnent en reconnaissance. L’expression par la voix et le corps dans les chants et les chorégraphies les amène à se réapproprier un espace public jusqu’ici souvent confisqué. Le corps des femmes fréquemment jugé, scruté, malmené, devient outil d’expression et arme de résistance individuelle et collective. D’ailleurs ce moyen d’expression s’est aussi montré efficace chez les infirmières du CHU de Valence et dans les mouvements environnementaux avec MC danse pour le climat.

À voir le ralliement spontané de femmes de tous horizons partout en France et compte tenu de l’accueil qui leur est fait en manifestations, on s’aperçoit que le mouvement des Rosies répond à un besoin bien réel. À Romans et alentours, ce mouvement a permis de relier une cinquantaine de femmes qui s’auto-organisent et se relaient en goûtant les joies d’une sororité qui leur permettra de tenir dans la durée et de ne rien
lâcher.

Article extrait du journal les 400 Coups n°8 | Printemps 2023


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