Coup d’œil en arrière #01
#justicesociale, #transitiondémocratique

2014 - La droite au pouvoir : on pose les bases

La nouvelle est comme une déflagration. Entre celles et ceux qui tout de suite posent les bases de la résistance à ce qui vient, et d’autres qui y viendront rapidement, les luttes locales prennent forme.

Timides, les premiers signes de solidarité collective face aux attaques portées à des décennies de politique municipale progressiste portent en germe les bases des prochains combats : la créativité, la joie, mais aussi la rigueur. Dans la forme, ces premiers gestes investissent ce qui plus jamais ne sera déserté : la rue et les réseaux sociaux !

Florence, une habitante du centre ancien raconte : “Et les casserolades pendant les conseils municipaux ! Il y a eu tellement de luttes à cette époque que je ne me souviens même plus pour lesquelles on y allait. J’avais pris un sifflet, un tambour,

c’était des manifestations très familiales, il n’y avait pas de risque. C’étaient des moments sympas mais ça aurait été mieux de ne pas avoir à les vivre.”

À l’intérieur de la mairie, les agent·es sont paralysé·es. Le changement est brutal. Une ex-employée raconte : “Le gros changement en 2014 c’est au niveau du service des Ressources Humaines : il n’y a plus eu de considération pour les personnes. La Mairie mettait en place ce que la loi l’obligeait à faire, mais c’était une coquille vide. Par exemple, le service de qualité de vie au travail existait, mais avec quelqu’un de pas formé pour le diriger”. Et les exemples affluent : “Une collègue était en congé maternité : à son retour les services ont été surpris de la voir. Elle n’avait pas de bureau, pas de mission, elle en a pleuré pendant des semaines. Petit à petit, tout le monde s’est renfermé, chacun avait peur, se taisait. On venait juste pour notre salaire, sans donner de sens à notre travail, sans nous impliquer. Certains ont pété les plombs, d’autres sont partis, il y a une tellement grande pression qu’on ne peut pas parler, on ne peut pas lutter”.

Face à cela, des Romanais·es bricolent rapidement une page Facebook. Romans Mag Version Off est né, en réaction à un journal municipal dont la ligne éditoriale est complètement dévoyée de sa mission de service public, pour ne plus servir que l’agenda politique d’une majorité bulldozer. Quelques mois plus tard, Romans Mag Version Lol suivra. Avec Catherine de Pomponne, De Fursac et quelques internautes bien renseigné·es, sérieux·ses mais farceur·ses, ils et elles jouent les lanceur·euses d’alerte.

Article extrait du journal les 400 Coups n°10 | Hiver 2024


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